Ce qui nous unit
La crise prétendument « sanitaire » que nous vivons depuis deux ans est en réalité une crise
politique voire sociétale. Elle nous projette de plain-pied dans un changement de monde,
avec l’effondrement de la quasi-totalité de nos « systèmes » devenus inaptes à remplir leur
fonction de manière intègre et utile.
Une des caractéristiques les plus frappantes de la situation actuelle est le dysfonctionnement
systémique de nos pouvoirs et contre-pouvoirs : les exécutifs nationaux révèlent leur
dépendance aux lobbies, les Parlements renoncent à jouer leur rôle de représentants du
peuple et à contrôler ledit exécutif, la justice se montre inféodée au gouvernement aussi
bien qu’indifférente à la Constitution et aux droits humains ; et la presse a renoncé à son rôle
de contre-pouvoir critique pour devenir une source de propagande au service des intérêts
dominants. La médecine ne soigne plus, la science connaît une instrumentalisation sans
précédent en faveur d’intérêts dont elle dépend pour son financement au détriment de
la transparence, de la vérité et de la probité. L’éducation endoctrine, maltraite les enfants
et les jeunes pendant que les universités répriment le débat d’idées en faisant le jeu d’une
idéologie de plus en plus totalitaire.
Ces dysfonctionnements structurels se traduisent par une des mesures très concrètes,
réelles qui encouragent la déshumanisation de notre époque contemporaine. Nous avons
malheureusement appris à vivre avec la rationalisation des coûts : dans les écoles, les
hôpitaux, les entreprises, l’administration publique, l’exclusion de nos personnes âgées dans
des structures maltraitantes, le chômage des jeunes, des séniors, les emplois de plus en
plus précaires, la difficulté d’accession à la propriété, la destruction de notre appareil de
production et donc de notre richesse nationale…
A ne voir les personnes, la nature et les choses que sous l’angle du profit qu’il est possible
d’en tirer et de l’utilité qu’ils peuvent avoir, nous en sommes venus à accepter que s’instaure
un modèle de mépris, de dénigrement, de maltraitance. Ainsi l’exploitation des personnes,
de l’environnement et des territoires ne choquent plus. Nous serons tous responsables aux
yeux de l’Histoire, si, aujourd’hui, nous ne faisons rien.
Nous pouvons mettre la tête dans le sable et détourner le regard ou alors nous pouvons
enfin prendre nos responsabilités et réclamer un nouveau modèle de société qui soit digne
de nous et respectueux de l’intérêt des générations futures. Nous pouvons construire
un monde à l’image de notre coeur et de notre volonté dans lequel le vivre ensemble est
sacralisé tout comme le respect de notre humanité.
Nos systèmes institutionnels, économiques et sociaux sont-ils aujourd’hui pleinement et
réellement au service de la population ou bien celle-ci est-elle devenue dépendante au
service d’intérêts privés qui mettent à mal notre démocratie ?
Nous nous devons à nous-mêmes ainsi qu’aux générations futures de ne pas esquiver ces
questionnements inconfortables.
Fort heureusement, tout n’est pas sombre, et il convient de voir dans cette période de crise
les « bonnes nouvelles » qui éclairent le chemin.
D’abord nous disposons d’une somme d’éléments de compréhension sur lesquels nous
appuyer. Nous savons en réalité fort bien, dans une dynamique d’intelligence collective
et de valeurs fondamentales partagées, favoriser la construction d’une société efficace et
bienveillante qui répond aux besoins individuels, familiaux et collectifs. Ensuite, cette période
est propice à la construction d’un vivre ensemble authentique et sincère qui nous oblige à
réfléchir ensemble et à se coordonner. Enfin, jamais nous n’aurons eu à expérimenter, plus
que maintenant, la valeur et le sens précieux du mot Liberté.
Ensemble Pour les Libertés (EPL) est un parti politique, fier de ses valeurs, car il réfute toute
politique partisane. Loin de manœuvres manipulatoires ou d’habiles communications, EPL
est un parti politique qui souhaite remettre les valeurs Vérité – Liberté – Souveraineté - au
cœur d’un projet sociétal bienveillant envers tous, recentré à la fois sur la famille, l’éducation/
instruction, l’appareil productif national et le respect de chacun dans sa différence.
Le défi de taille qui nous attend est de lui donner corps pour lui redonner vie. Le sociologue
Raymond Aron disait il y a déjà longtemps que « être de gauche ou de droite, c’est être
hémiplégique ! ». Si chacun a le droit inaliénable d’être ancré dans les convictions de son choix,
nous avons collectivement à trouver les moyens de réunir le meilleur de tous les courants
de pensée et de toutes les compétences disponibles. Le dynamisme des entrepreneurs de
l’économie réelle doit rencontrer cette autre réalité : tous les citoyennes et citoyens n’ont pas
en permanence la ressource d’être productifs.
La sortie de cette crise ne sera pas, ne pourra pas, et ne devra en aucun cas être un retour
en arrière au « monde d’avant ». Ce monde a vécu et il a d’ores et déjà sombré d’avoir toléré
trop de déséquilibres et d’injustices, de s’être en définitive déshumanisé. L’échec de la
modernité et de sa quête sans limite de profits doit laisser la place à un nouvel élan, celui
d’une rationalité sensible et éclairée, plaçant les valeurs fondamentales au-dessus de toute
autre considération.
Voir dans ces principes une déclaration naïve uniquement pleine de bonnes intentions
reviendrait à méconnaître gravement ce qui a toujours permis au cours des âges les
percées favorables. Aujourd’hui, nous semblons hélas abonnés à l’inverse. Les mêmes
causes produisant les mêmes effets, nous pouvons continuer dans cette voie et produire
toujours plus de disqualification, de maltraitance, de mépris, de tensions, de conflits et in
fine d’enfermement et de décadence, ou nous élever avec audace et ambition.
A la société du contrôle et de la déshumanisation nous devons opposer celle du vivre-ensemble
et des libertés. Il n’y a qu’en étant fidèles au plus précieux de ce que nous sommes,
que nous pouvons recouvrer ces libertés et tracer enfin le chemin vers un futur désirable,
digne de nos aspirations les plus fondamentales pour nous, comme pour les générations à
venir.
Rien de moins que cela ne saurait suffire.
Jean Dominique MICHEL – Martine WONNER